Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris

Charlotte von PoehlEn série

A l’occasion de l’entrée dans la collection de l’œuvre "The Notepiece" de Charlotte von Poehl, le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris propose un accrochage autour de cette série de cent dix dessins réalisés en 2004 lors d’une résidence au Henry Moore Institute à Leeds. L’artiste y a étudié les écrits et les ouvrages consacrés aux artistes conceptuels Eva Hesse, Robert Smithson et Sol LeWitt. Les notes - citations et réflexions - illustrées de dessins et d’aquarelles sur des feuilles d’un carnet à dessins, sont ici présentées tel un journal de bord.

Charlotte von Poehl place au centre de son travail le temps, la répétition et la sérialité. Dans une activité quotidienne, elle revient sur ses motifs en ayant recours à des matériaux et des techniques ordinaires. Prendre des notes, dessiner, modeler participent d’une même pratique essentielle à sa démarche artistique. Chacune des œuvres fait partie d’un processus en devenir et n’est qu’un fragment d’un projet plus ample.

Les Arrow Drawings (2004-2006) sont produits au crayon sur de grands papiers couverts d’un motif de flèches pointant dans toutes les directions, certaines repassées à l’encre ; chaque dessin est tracé à partir du modèle dans une vaine tentative de recopier à l’identique.

Les Harlequins Drawings débutés depuis 2011 combinent cinq nuances d’aquarelle, dont la couleur bleue, et sont conçues à partir d’un protocole et d’une grille de rectangles d’1 cm par 2.

Posés au sol selon un système géométrique, les Newtons, (2002-2015) petits cylindres en pâte à modeler de couleur, fabriqués manuellement par l’artiste, donnent aussi bien à voir le temps passé que l’énergie dépensée par le corps (un newton correspondant à la force qu’exerce une masse de 100 gr).

La vidéo Blue Maiden (2009) dresse le portrait de l’île mythique Blå Jungfrun, située dans la Baltique et devenue une réserve naturelle. Margareta Claesson, une ancienne habitante, raconte comment des pierres de l’île sont redéposées anonymement : en effet, une malédiction est supposée frapper ceux qui les prennent.

Comissaire: Odile Burluraux