Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris

Raoul Dufy Le Plaisir

Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris présente une importante rétrospective de l’oeuvre de Raoul Dufy. Cet artiste, largement représenté dans les collections du musée, notamment par la monumentale « Fée Électricité » (réalisée pour l’Exposition Internationale des Arts et Techniques à Paris en 1937), n’avait pas été montré dans une institution publique parisienne depuis la mort de l’artiste en 1953.

La trajectoire artistique de Dufy, qui accompagne les avant-gardes parisiennes du début du siècle, en fait un peintre très original. Très tôt, ses recherches mettent l’accent sur la couleur/lumière, sur son goût pour l’arabesque ainsi que sur de nouveaux procédés (procédé Maroger) et la redécouverte de certaines techniques (la xylographie). L’exposition mettra particulièrement en évidence ses remarquables séries (bords de mer, rues pavoisées, ateliers, cargos noirs, etc.) qui définissent un processus de création original. L’accent sera mis aussi sur les rapports de son oeuvre décorative avec sa peinture.

Cette rétrospective se propose de renouveler notre regard sur une oeuvre qui a beaucoup séduit ses contemporains, mais qui reste dans l’esprit du public d’aujourd’hui, aussi synonyme de virtuosité, de couleur et d’une certaine « légèreté ». L’écrivain américain Gertrude Stein, en 1946, dans un texte consacré à Dufy, s’exclame : « Raoul Dufy est plaisir », rappelant ainsi que l’oeuvre de Dufy, dans les années les plus sombres, conservait son pouvoir de séduction par la couleur et sa capacité à exprimer la joie de vivre.

Le parcours de l’exposition s’articule chronologiquement. Tout d’abord, ses années fauves (1906-1907) engagent magistralement sa carrière et entament le principe des tableaux en série, qui le distinguera de ses amis fauves. Vers 1908-1912, Dufy s’intéresse intensément à Cézanne, réduit sa gamme chromatique, et géométrise les formes, jusqu’à la mise en place d’un style personnel qui procède de son aventure décorative commencé en 1909-1910, se prolongeant pendant toute l’entre-deux-guerres avec des thèmes privilégiés (le paysage, la fenêtre ouverte). Il devient par la suite l’un des plus talentueux créateurs de tissus pour Paul Poiret et Bianchini-Férier ainsi qu’un brillant décorateur de céramique grâce à sa collaboration avec le céramiste Artigas. Enfin les vingt-cinq dernières années de sa vie (1938-1953) sont placées sous le signe de la vitesse, de la couleur et de la lumière. Les séries, variations inlassables sur des thèmes qui lui sont chers (cargos, hommages aux musiciens, ateliers), lui permettent de renouveler une fois encore sa technique picturale.

Cette exposition rassemble 120 peintures, 90 oeuvres graphiques (dessins, gravures, livres illustrés), 25 céramiques, 30 tissus et quelques vêtements. Toutes ces oeuvres proviennent de collections privées et publiques internationales dont les plus célèbres sont : le MoMA, le Metropolitan Museum ; la National Gallery, la Philips Collection, la Tate Modern, le Statens musem de Copenhague, le Centre Georges Pompidou-Musée national d’art moderne, et des grands musées de province comme le musée des beaux-arts de Nice, le musée Cantini de Marseille, le musée Malraux du Havre, le musée des beaux-arts de Nantes, le musée des beaux-arts de Lyon …

Catalogue de l’exposition

Un catalogue de 270 pages sera publié avec des textes de spécialistes tels que Sophie Krebs, Peter Read, Kenneth Silver, Jacqueline Munck, Brigitte Léal, Christian Briend, Stéphane Laurent, Ithzak Goldberg, Dora Perez-Tibi, Martine Contensou, Sébastien Gokalp ainsi que le point de vue d’artistes comme Pierre Soulages, Izhar Patkin, Marc Desgrandchamps, Dominique Gonzalez-Foerster, Philip Taaffe et Agnès b.

Directeur : Fabrice Hergott

Commissaire : Sophie Krebs