Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris

Olympiade CulturelleCollection permanente

Beware*
Carte blanche à Ari Marcopoulos

À partir du 5 avril

Le Musée d’Art Moderne de Paris donne carte blanche à l’artiste Ari Marcopoulos, photographe et cinéaste emblématique de l’underground new-yorkais et figure du monde du skateboard. Pour la première fois au Musée, son oeuvre Brown Bag est présentée dans une installation spécifique. De la même manière qu’il porte un regard à la fois d'initié et d'anthropologue sur ses sujets, Ari Marcopoulos propose également une nouvelle lecture de certaines oeuvres des collections du MAM, par le prisme des contre-cultures dont il est si familier.

 

*Prenez garde 

 

La vie moderne
Parcours Art et Sport  

Le monumental triptyque de La Danse (1930-1933) de Matisse figure un thème privilégié par l’artiste dans nombre de ses compositions depuis le débuts du XXème siècle. les silhouettes monumentales des danseuses sont athlétiques, leur musculature marquée. Les corps bondissent et débordent de la composition pour se prolonger implicitement en dehors des panneaux peints. Comme l’explique Matisse, cette fragmentation des corps lui permet de suggérer « dans un espace limité, l’idée de l’immensité ». L’énergie des six danseuses résonne avec les bandes de couleurs rose, bleu, noir qui dynamisent la composition, en un puissant symbole de joie de vivre.

Peinte au tout début du XXe siècle, L’Equipe de Cardiff (1912-1913) de Robert Delaunay fait entrer le sport (le rugby, mais aussi l’aviation naissante) et la publicité dans la peinture d’histoire, dans une veine cubiste, ce qui en fait une toile emblématique des avant-gardes picturales. Auparavant les sujets traditionnels des peintures de grand format étaient tirés du passé, de la mythologie antique, de l’histoire ou des religions.

Le Charmeur de vitesse (1930) d’Enrico Prampolini montre la prédilection des futuristes italiens pour les sujets célébrant une modernité dynamique basée sur les progrès technologiques. La peinture représente un coureur de fond comme transformé par sa propre motricité, emporté dans un mouvement ascensionnel. Dans son manifeste de « l’aéropeinture » qui révèle sa passion pour le vol aérien, l’artiste cite cette oeuvre en exemple et appelle à un dépassement des confins de la réalité terrestre. Ici, la vitesse aérodynamique permet de se libérer de la gravité.

Les peintures de Marcel Gromaire présentent des femmes et des hommes pratiquant la boxe, l’haltérophilie, le tennis et le canotage. Elles montrent combien le sport devient un loisir à part entière à partir du milieu des années 20. Les clubs et les associations sportives se développent, la pratique d’une activité sportive ou de plein air va bientôt s’étendre à l’ensemble des classes sociales grâce au développement des congés payés, sous l’impulsion du Front Populaire.

Réalisé par Jean Dunand pour le décor du fumoir du paquebot Normandie en 1935, le monumental panneau des Sports est une oeuvre phare de l’Art Deco. L’oeuvre reprend le thème des jeux antiques et de l’éducation spartiate, qui privilégiait l’endurance et le dépassement de soi : dessinant une grande diagonale, de jeunes athlètes -hommes et femmes- s’exercent au lancer du javelot, du disque et du poids. La décomposition du geste des lanceurs de javelot, étagée sur une grande diagonale ascendante, produit une impression de profondeur et de dynamisme. Le relief en creux et la dorure - qui captent tous deux la lumière -, le hiératisme des figures, leur orientation de trois quarts avec le buste de face ainsi que la délicatesse des modelés évoquent les bas-reliefs égyptiens.

Le céramiste Emile Louis Braquemond et le peintre Octave Guillonnet conçoivent des vases commémoratifs à remettre aux sportifs vainqueurs des épreuves olympiques lors des JO organisés de Paris en 1924. Produits par la Manufacture de Sèvres, ils sont ornés de 4 médaillons représentant 4 disciplines sportives, parmi lesquelles le plongeon et le football.

Raoul Dufy peint dans les couleurs pastels et joyeuses qui sont sa marque de fabrique de nombreuses activités de grand air. Dans ces scènes d’équitation, régates et autres courses nautiques des années 20 et 30, le sport est peint comme une fête.

Le parcours se clôt avec Les Athlètes (2022) de Katherine Bradford. Sans faire référence à un sport particulier, l’artiste américaine dépeint une frise de personnages liés les uns aux autres autour d’un jeu de ballon. Ils se portent, se touchent, se poussent, dans une gymnastique de couleurs vives et joyeuses . L’artiste met en évidence les valeurs de partage et d’activité collectives qui rapprochent les communautés humaines.